Le développement des échanges économiques et culturels, l’imprimerie, les nouveaux genres musicaux, la reconnaissance des compositeurs et de leurs œuvres, sont quelques unes des caractéristiques qui ont modelé la musique de la Renaissance. N’oublions pas également le développement important de l’organologie, soit les avancées et développements liés aux instruments de musique. Découvrez les particularités de la musique de la Renaissance.
Introduction de la musique dans la Renaissance
La période de la Renaissance s’étend du XVe au XVIIe siècle. Elle est marquée tout d’abord par la musique Médiévale à son commencement, puis ensuite par l’arrivée de la musique Baroque à la fin de la période. La musique de la Renaissance se définit par un soin de la mélodie : un type d’écriture bien particulier et sa prosodie caractéristique dans le cas de compositions vocales. Mais aussi par l’échelle et le tempérament des compositions.
Pendant cette période, la musique était plus largement diffusée dans les écoles ainsi que dans ce qu’on pouvait appeler des conservatoires. Différents styles de musique coexistaient, contrairement à ce qu’on peut parfois penser. À la Renaissance, divers instruments de musique ont été créés pour compléter ceux hérités du Moyen-Âge.
Dans la musique Médiévale, les accords étaient composés à partir des seules combinaisons des quartes, quintes et octaves. À la Renaissance, d’autres intervalles commencent à s’étendre : les tierces et les sixtes viendront élargir la palette harmonique des compositeurs.
Dans la création musicale, de nouvelles formes émergèrent alors et furent introduites en Italie : le contrepoint et la diminution ou l’ornementation improvisée. Le contrepoint est la superposition organisée de lignes mélodiques uniques avec des dissonances contrôlées. La diminution ou l’ornement improvisé est un processus d’écriture polyphonique qui consiste à raccourcir le chant et à orner la mélodie.

Paroles et système de notation
À la Renaissance, la musique était influencée par les chants religieux mais aussi profanes. La musique religieuse de cette période était dominée par des cantiques populaires et des chants grégoriens. Toutefois, la tendance humaniste de l’époque influença grandement les textes mis en musique.
C’est en Italie, en quittant progressivement le domaine du sacré, que le Madrigal, une forme de musique vocale, fit son apparition. C’est à ce moment-là que les chants se sont diversifiés avec des incursions humoristiques ou anecdotiques, où se mêlent histoires de danse et d’amour.
Le système de portée était différent de celui utilisé aujourd’hui, les notes étaient écrites en formes carrées, ovales ou de losanges. Cette notation est l’héritière des Neumes Grégoriennes. La notation blanche, un type d’écriture musicale inventée sous la Renaissance, fut utilisée pour écrire des œuvres contemporaines de l’époque : le Madrigal et les musiques mondaines, qui elles, n’étaient donc pas religieuses.
Pendant la Renaissance, pour enseigner et apprendre la musique, différentes écoles ont développé leurs propres systèmes d’écriture. Lorsque la musique instrumentale commence à devenir “tendance”, de nouvelles méthodes d’apprentissage s’imposent. Par exemple, c’est au XVIe siècle que les première tablatures apparaissent, afin, entre autre, de faciliter l’apprentissage.
Les instrumentistes à cordes sont ceux qui utilisent le système des tablatures. Cela leur permet de pouvoir jouer plus simplement et rapidement des œuvres, sans pour autant recourir à l’apprentissage complet à la théorie musicale. Chacune des lignes des tablatures représentent les cordes de l’instrument. Les tablatures facilitaient la lecture des partitions et contribuaient également à la réalisation d’œuvres polyphoniques novatrices pour l’époque.

Les compositeurs de la Renaissance
À la Renaissance, les œuvres musicales se diffusent plus qu’auparavant et la période a connu un grand nombre de compositeurs notables :
- Josquin des Prés : compositeur né en Picardie vers 1440. Son œuvre a plu et a ébahi un grand nombre de personnes, jusqu’aux célèbres Palestrina ou Roland de Lassus. Toutefois, Josquin des Prés tomba dans l’oubli pendant des siècles, jusqu’à ce que les compositeurs Charles Burney et François-Joseph Fétis n’attirent à nouveau l’attention sur lui vers la fin du XVIIIe siècle. Son style était très varié et expressif. Il composa des chansons profanes, des messes et des motets, mais son œuvre comporte aussi des pièces plus graves comme le Lamento sur la mort du compositeur Johannes Ockeghem.
- Diego Ortiz : compositeur né vers 1510 à Tolède en Espagne. Ortiz est l’auteur du Tratado de Glosas, un recueil de Viole de gambe et de Clavecin, publié en espagnol et en italien en 1553. Ce recueil est d’une grande importance pour la technique d’ornementation et d’improvisation de la Renaissance. Et c’est aussi la première œuvre créée pour la Viole de gambe. À l’époque, ce recueil a connu un grand succès, qui vaut à son auteur la protection du Pape Jule III. Ortiz a également composé un recueil de 69 pièces de musique religieuse polyphonique.
La Viole Gambe est un des différents modèles de la Viole, un instrument du Moyen-Âge. Découvrez les autres instruments médiévaux.
- Guillaume Dufay : compositeur belge né à Cambrai en 1474. En mars 1436, il interprète sa ballade Nuper rosarum flores. De là, Il acquiert une réputation incontestée et possède une autorité musicale reconnue et bénéfique sur toute l’Europe. Dufay a beaucoup servi au Vatican et dans multiples diocèses. Dufay fut l’un des plus grands musiciens de la première moitié du XVe siècle et l’un des premiers compositeurs de l’école Franco-Flamande.
- Johannes Ockeghem : Ockeghem est compositeur Franco-Flamand né vers 1410. Ockeghem a apporté différents styles à ses œuvres profanes et religieuses. Il donne la priorité à la musique religieuse, essayant de transmettre une véritable impression de grandeur et de puissance. Nous gardons de lui 13 messes, le plus vieux requiem (ayant survécu), un credo isolé, une dizaine de motets et une vingtaine de chansons. Sa réputation traverse rapidement les frontières.

Les instruments de musique de la Renaissance
Bien que nombreux instruments de musique aient été hérités du Moyen Âge, bon nombre ont aussi été créés à la Renaissance :
Les Cordes
Il existait de nombreux types d’instruments à cette période de la Renaissance :
- la Viole de gambe, la Lyre, la Arpa doppia qui est une invention de la Renaissance, le Luth qui à l’époque était l’instrument phare, la Cithare, la Vihuela, et le Violon qui est apparu à Milan
Les Bois
- la Flûte à bec, la Flûte traversière, la Chalemie, la Bombarde, lui aussi innové à cette époque, la Cornemuse, le Graïl également appelé Hautbois occitan ou Gralla.
Les Claviers
Leur succès était de renommée mondiale, mais ce sont les compositeurs de musique sacrée de cette époque qui préféraient les instruments à Clavier. Il y avait donc le Clavecin, le Varginal, l’Orgue et l’Orgue de Barbarie.
Les Cuivres et Percussions
Les Cuivres et Percussions étaient peu nombreux à l’époque. Toutefois, il en existait quelques-uns : le Cornet à bouquin, la Saqueboute et la Trompette pour les Cuivres et le Tambourin pour les Percussions.
Conclusion
La Renaissance a marqué la fin de l’époque Médiévale et du Moyen Âge, elle se traduisait également par une renaissance artistique. Le style de la Renaissance s’est essentiellement développé dans quatre pays ou régions d’Europe : au sud-ouest en Espagne, au nord-ouest en Angleterre, au sud en Italie et au nord dans les Pays-Bas franco-bourguignons où s’est développée l’École Franco-Flamande.
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