L’histoire de l’orchestre

Après L’histoire de l’Opéra et Les différents types d’orchestre, abordons l’histoire de l’orchestre. Mais tout d’abord qu’est-ce qu’un orchestre ? Un orchestre est un ensemble de musiciens instrumentistes assemblés pour exécuter une œuvre musicale, très souvent dirigé par un chef d’orchestre. En fonction du compositeur, du genre, du répertoire, ou encore de l’époque, le nombre qui forme la combinaison peut varier. Découvrez sans plus tarder les origines de l’orchestre.

 

Les débuts de l’orchestre

Dès le XVe siècle, les chapelles royales et seigneuriales contenaient déjà des instrumentistes formant un petit orchestre afin d’agrémenter les réceptions, banquets, les bals et de manière générale, divertir. La danse est alors la forme instrumentale la plus répandue, et ce, sous plusieurs variétés : les danses lentes, modérées et vives.

Dans les divertissements, les danses étaient groupées et alternées entre les lentes et les rapides. De là, naît la suite de danses, qui est à l’origine des grandes formes instrumentales futures : sonate, concerto et symphonie.

Durant les siècles suivants, le nombre de ces ensembles instrumentaux ne cesse d’évoluer en fonction de la richesse des mécènes.

La Grande Bande fut instituée en 1626 après que “Les Vingt-quatre Violons du Roi“ de Louis XIII soient renforcés à plusieurs reprises par “Les Douze Grands Hautbois de la Grande écurie“ et ensuite réunit. Ils sont régulièrement soutenus par des Trompettes et des Timbales. De plus, La Petite Bande – dirigée d’une main de fer par Jean-Baptiste Lully – avec l’appui de plusieurs Flûtes traversières, Hautbois et Basson, agrémente les divertissements de Louis XIV, participant aux opéras et aux ballets que le roi appréciait beaucoup.

Mais l’orchestre symphonique naît véritablement au XVIIIe siècle avec l’abandon de la Basse continue. De là, les compositeurs structurent leurs accompagnements autour de l’orchestre à cordes et de quelques pupitres de vent en binôme, quelquefois complétés par des Timbales. Cela se fait de façon progressive en fonction des genres musicaux. Parmi les premiers à composer des symphonies, citons John Stamitz en 1755, François-Joseph Gossec et Joseph Haydn en 1759. Ces œuvres sont particulièrement dédiées à cette formation naissante. Toutefois chacune a un effectif différent : l’orchestre de Gossec contient 45 musiciens, l’orchestre de Stamitz contient 20 musiciens en 1756 (46 musiciens en 1782) et enfin, celui d’Haydn dispose de 23 exécutants.

D’ailleurs saviez-vous que François-Joseph Gossec était l’ami de Mozart ? Découvrez en plus sur lui dans cet article. 

 

Louis XIII

 

La famille des instruments à vent se diversifie rapidement en commençant par les bois. Dès le début jusqu’à la moitié du XVIIIe siècle, les deux Bassons sont les bois les plus présents de l’orchestre, tout d’abord accompagnés de deux Hautbois, quelques fois de deux Flûtes, puis de deux Clarinettes. Des parties de Piccolo et de Contrebasson font leur apparition dans le finale de la Symphonie n° 5 de Beethoven en 1808. Ensuite en 1829, vient le Cor Anglais qui se dévoile dans l’ouverture de l’opéra Guillaume Tell de Gioachino Rossini. C’est en 1872 que le Saxophone Alto fait son apparition dans l’Arlésienne de Georges Bizet, mais son emploi ne se fait que rarement dans l’histoire de l’orchestre symphonique.

Concernant les cuivres, les Trompettes et les Cors font vite partis de l’orchestre, mais il faudra attendre l’opéra Don Giovanni de Mozart pour entendre les trois voix de Trombones (Alto, Ténor, Basse), suivi de la Symphonie n°5 de Beethoven.

L’orchestre passe progressivement d’une cinquantaine de personnes à plus d’une centaine. Cela est due au rôle de plus en plus important des vents qui requiert un rééquilibrage des cordes.

 

Introduction de la Direction d’Orchestre

Les origines

À la fin de la Renaissance, le chef dirige avec la partie de Basse Continue (Clavecin et Violoncelle), qui donne les départs et la ligne fondamentale. Les méthodes de Continuo au Clavecin donnent d’ailleurs des indications sur la façon dont il faut battre la mesure.

Au Moyen âge, pour se distinguer et représenter leur fonction, les chefs de chœur tiennent un bâton dans leur main gauche, tandis qu’ils marquent les temps de la droite. Parmi, eux, un a eu un jour l’idée de battre la mesure avec ce bâton, afin de rendre la battue plus claire. Cependant, une canne pouvait aussi être utilisée.

En France, la complexité des représentations d’opéra contraint le chef d’orchestre de l’Opéra de Paris à mener les spectacles plus ou moins bruyamment avec son bâton. D’ailleurs, le compositeur Jean-Baptiste Lully mourra de la gangrène, suite à un coup de canne qu’il s’est infligé sur le pied lors d’une répétition houleuse. Jean-Baptiste Rey fut le dernier chef de l’opéra à diriger avec une canne. Avec la période Classique, l’importance du Continuo diminue progressivement et les cordes dans l’orchestre occupent une place de plus en plus importante. C’est donc au premier Violon de donner les indications importantes de rythme et de phrasé avant que ce rôle ne disparaisse peu à peu au début du XIXe siècle. Toutefois, dû à une écriture de plus en plus complexe et un nombre croissant d’exécutants, les premiers Violons sont progressivement obligés de donner certaines instructions depuis leurs archets.

 

L’Histoire de l’orchestre
Jean-Baptiste Lully

La naissance du chef d’orchestre

Il faut attendre le XIXe siècle pour que le chef d’orchestre s’impose et devienne indispensable, alors que la complexité des partitions est croissante.

C’est Louis Spohr qui a laissé à la postérité, les lettres de repères sur les partitions pour simplifier les répétitions d’orchestres, ainsi que la baguette de direction moderne.

Après Louis Spohr, Carl Maria von Weber et Felix Mendelssohn furent les premiers chefs d’orchestres à utiliser une baguette ou un archet face à orchestre, et non plus face aux spectateurs, afin de diriger les musiciens et ce à la surprise des orchestres et du public lui même. En effet, bon nombre étaient assez confus et extrêmement réticents face à cette pratique « indécente » qui consistait à tourner le dos au public.

Certaines résistances seront longues à surmonter. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle, en Angleterre, que le premier Violon cède la place au chef d’orchestre.

Hector Berlioz et Richard Wagner ont été les premiers compositeurs à se rendre compte des particularités de la tâche du chef d’orchestre et à se concentrer sur la direction, sans être instrumentistes. En effet, jusqu’à présent, les compositeurs étaient généralement leurs propres interprètes, à la fois instrumentistes et chefs occasionnels, mais cela ne garantissait pas toujours de bons résultats…

Ce type de spécialisation les amène à approfondir leur réflexion sur leur art, mais également à une meilleure compréhension des possibilités de l’orchestre, le chef d’orchestre devenant un interprète à part entière et non plus un simple coordinateur. Après eux, les chefs souhaitent donner une perspective personnelle de l’oeuvre, obligeant à des progrès constants dans la technique de direction, de façon à obtenir une palette d’expression de plus en plus étendue.

 

L’Histoire de l’orchestre
Carl Maria von Weber

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L’âge moderne

Ce qui entraînent les compositeurs à définir des nouvelles exigences de mise en place ainsi que des précisions rythmiques sont la croissance permanente de la qualité des exécutions et la maîtrise toujours plus approfondie de l’écriture orchestrale. La musique du XXe siècle conduit donc à une conception plus rigoureuse du rythme et un respect plus important d’une orchestration très précise.

Le rôle de chef d’orchestre devient alors primordial dans la bonne réussite d’un concert. Aujourd’hui, dans les interprétations historiques, l’intérêt pour le chef égale celui pour le compositeur aux yeux du public.

 

Conclusion

Le nombre d’exécutants augmente au fur du temps, et certains instruments deviennent de plus en plus présents dans les orchestres et à contrario, d’autres instruments sont moins employés. Mais surtout, aujourd’hui les chefs d’orchestres sont reconnus comme des personnes nécessaires à un orchestre, pourtant cela n’a pas du tout été le cas. Ce qui montre que l’orchestre n’a jamais fini d’évoluer.

 

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